Le complexe volcano-sédimentaire de Belle-Ile-en-Mer

Dominique Rossier

Vue générale de la côteCôte sauvage

Belle-Ile-en-Mer est surtout connue pour l'aspect sauvage de ses côtes et la douceur de son climat. Elle a été peu étudiée sur le plan géologique et pendant longemps, les cartes n'en ont mentionné que des "schistes monotones", considérés comme assez peu intéressants. Il a fallu attendre le géologue Claude Audren pour avoir dans les années 1970 une étude géologique sérieuse et une cartographie au 1/50 000. Dans cet exposé, Dominique Rossier nous propose quelques observations effectuées lors d'un voyage et fait le point sur nos connaissances géologiques de l'île.

Belle-Ile est la plus grande île de Bretagne ; elle est située dans le Morbihan, à une heure de bateau de Quiberon. Sa forme est allongée, le grand axe, de direction NO-SE fait 18 kilomètres, le petit fait 9 kilomètres. Elle se présente sous la forme d'un plateau érodé d'altitude moyenne 40 mètres. La côte tournée vers le large est découpée et inhospitalière, l'autre, face au continent est plus abritée (on y trouve les deux principaux ports, Le Palais et Sauzon). L'intérieur de l'île, essentiellement couvert de bois et de cultures montre peu d'affleurements, mais la côte, alternance de plages de sable et de falaises permet de nombreuses observations géologiques.

A grande échelle, sur la carte géologique au 1/1 000 000 de la France, la stratigraphie de Belle-Ile est décrite comme couvrant une période allant de l'Ordovicien au Silurien. On retrouve des formations semblables sur le continent, dans la région de Guérande et en Vendée. On voit également sur cette carte que, dans le Massif armoricain, l'île fait partie de la Zone Sud Armoricaine, située au Sud de la grande ligne de cisaillement qui va de la Pointe du Raz à la Vendée.

En parcourant la côte Nord-Est de Belle-Ile, entre la pointe de Kerdonis et la plage de Bordardoué, Dominique Rossier nous montre de beaux paysages côtiers et une grande variété de roches qu'il y a observées. Exemples :

Claude Audren a étudié la géologie de l'île dans son ensemble et a analysé 500 lames minces. Une de ses conclusions les plus intéressantes est que l'ensemble des roches volcano sédimentaires de l'île représente une pile de 3 000 mètres d'épaisseur qui a été déformée et plissée.

Il est difficile de retracer l'histoire de la formation de l'île qui est ancienne et comporte plusieurs points d'interrogation. En simplifiant, on peut la résumer de la manière suivante :

Tufs kératophyriques
Port Huelen
Tufs kératophyriques avec haloclastie
Port Huelen
Porphyroïdes à grands clastes
Port Yorch
Micro plis de quartzite et tuf
plage de Bordardoué

Contact : Dominique Rossier, .

Bibliographie : les trois carnets nature de Belle-Ile consacrés à la géologie (Géologie de Claude Audren, Naissance d'une île, Promenades géologiques) publiés par le CPIE de Belle-Ile-en-Mer (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement).